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Le verbe est vibrant, le geste sur et la passion… dévorante.

 

Il a toujours peint… depuis qu’il est tout petit.

C’est donc naturellement qu’il se dirige vers l’ESA Saint-Luc à Saint-Gilles pour ses études.

 

Mais avant de s’adonner pleinement à sa passion, il assure côté peinture en bâtiment et décoration d’intérieur. Le temps que ses enfants grandissent. En contrepoint, il utilise les fonds de peinture de ses chantiers qui viennent en douce vampiriser ses toiles, une manière de prolonger une histoire en donnant vie à la couleur d’une autre façon. D’offrir une continuité à son travail en le faisant entrer dans ses tableaux. Sans rupture. Le tout rythmé par quelques notes de piano que ce fascinant touche-à-tout pratique également… sans être musicien précise-t-il. Aujourd’hui, à 40 ans, ce temps s’achève, un autre commence. Et son entrepôt suit le tempo laissant place à l’Atelier.

 

Il a la flamboyance des poètes habités et une sensibilité à fleur de peau, mais consciente, ancrée. « La beauté », dit-il, « se trouve aussi dans l’envie de faire, dans le premier geste, le premier élan. Il ne faut jamais avoir peur d’essayer ». Alors, il ferraille avec vigueur enchainant les remises en questions, entre valse-hésitation et tango musclé. Sur la toile, il jette la matière dans des tons clairs, la chérit, l’encense avant que le noir – sa couleur favorite - ne la dévore en codes-barres déstructurés pour des contrastes toujours plus signifiants. Denses et lourds, ses nuages opacifient quelques vagues éclaircies. De la sérénité au chaos. Ou vice et versa. 

 

Avec une réelle intention au départ, boostée par les formes et les couleurs et souvent contrecarrée par le hasard. Parfois, c’est l’atelier lui-même ou plutôt ses éléments qui font corps avec la toile comme ce carton servant à protéger le béton qui s’est invité, usé, déchiré, vivifié par les traces mémoires de pieds enfantins ou ce tissu au caractère réconfortant impliqué en jeu de subtil cache-cache avec la lumière. Moments ajustés où chaque détail a son importance. En un effet miroir de l’époque et de son environnement. Au bout toujours, l’espoir, la lumière, l’issue. La vie telle qu’il la voit, la ressent, la transmet. 

 

À l’aube d’une nouvelle étreinte avec la toile, il voit grand, de plus en plus grand. Et c’est dans le silence de son atelier qu’il dispose ses embrasements comme autant de déclarations foisonnantes. Avec l’envie de les faire sortir des galeries et de les partager dans des espaces insolites. Sur l’eau d’un lac, dans une gare. Sans périodes distinctes, sans noms spécifiques, mais avec une insatiable conviction. Porteuse et prometteuse.

@Viviane Eeman

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